champignons
j'arrose mes boutures
couleurs végétales
accueil
(mots)
je me trompe
je prend un bus un peu au hasard qui me mène dans un lieu que je ne connais pas
je me retrouve dans le froid et dans le soir
je ne trouve pas
faire la roue et sentir l'herbe fraîche entre les doigts, être nostalgique un instant
s'allonger sur un muret afin que le soleil nous caresse les joues
les feuilles du thé séchées qui s'immergent pour laisser échapper leurs pigments, est-on des pigments?

on déchire des bouts de mots, des fragments d'images pour les rassembler et créer quelque chose de nouveau, un peu un mélange des deux

je tourne dans le parc on dort sur l'herbe de trèfles ou sur des naans moelleux au fromage
qu'est ce que tout ces gens font avec des doubles vélos
l'ange l'eau
l'angelot
pas de verres à moi
pas de vers à soi
démolir
des mots lire
l'arrosoir pleut des larmes
les champignons versent du sucre
mes maux
mes mots mémo
croisement échanges dans le bus

elle mangeait un petit gâteau mou à la consistance visqueuse que ses courts doigts potelés et gracieux portaient jusqu'à sa bouche
son doux regard se portait sur moi de temps en temps

l'ambiance pluvieuse porte le silence,
les traits partiels sur le verre se dissimulent dans les allées et venues

un élastique au sol a perdu ses cheveux
la radio aussi est silencieuse, elle ne fait présence que dans les arrêts
plonger dans l'eau du vase

les sculptures alors figées prennent vie
la gourde qui coule dans le sac et qui mouille les feuilles du carnet
//
les feuilles du carnet qui s'envolent et se baignent dans le canal
(mots du bus)
(texte dans le téléphone)
j'écris sans majuscule ni point,
je ne pense pas qu'il soit nécessaire de clôturer les lettres ni de créer de hiérarchie entre les caractères,
je laisse la liberté aux phrases d'être poursuivies ou précédées si elles le souhaitent,
de pouvoir intercaler des textes parmi d'autres
( simplement tracer des lignes puis accueillir
faire une place dans cet espace
il y a ces personnes à qui je parle
ces regards que je retiens davantage que d'autres
certain.e.s que je croise de nouveau
que je salue à chaque fois que je les vois comme dans une relation amicale
à qui je souris et partage quelques regards souvent dans des moments rapides
dans lesquels s'installe une relation de confiance
pourtant je ne connais pas toujours leurs noms
j'associe constamment ces lieux aux conversations qui se sont crées autour
à ces inconnu.e.s que je ne revois plus pour la plupart
j'ai l'impression que dans chaque nouvelle rencontre se crée une répétition de conversation
un flux de mots similaire qui vient probablement du fait que c'est ce que l'on attend afin de connaître davantage l'autre
peut être que je me méfie trop peu et que je suis trop naïve
je prend simplement l'instant dans lequel je me trouve tel qu'il est
je m’immisce dans l’intimité d'une histoire qui me paraît parfois lointaine
je partage un peu de mon temps et renouvelle le moment dans lequel je me trouve)
je pleure, lorsque je pleure je n'en connait pas toujours la raison
parfois il n'y en a pas
parfois je pleure intérieurement
c'est comme une façon de mettre en dehors mes émotions
je les accumule en moi comme si j'en faisais une collection
puis elles émergent en coulant lentement sur mes joues
simplement tracer des lignes puis accueillir
faire une place dans cet espace
il y a ces personnes à qui je parle
ces regards que je retiens davantage que d'autres
certain.e.s que je croise de nouveau
que je salue à chaque fois que je les vois comme dans une relation amicale
à qui je souris et partage quelques regards souvent dans des moments rapides
dans lesquels s'installe une relation de confiance
pourtant je ne connais pas toujours leurs noms
j'associe constamment ces lieux aux conversations qui se sont crées autour
à ces inconnu.e.s que je ne revois plus pour la plupart
j'ai l'impression que dans chaque nouvelle rencontre se crée une répétition de conversation
un flux de mots similaire qui vient probablement du fait que c'est ce que l'on attend afin de connaître davantage l'autre
peut être que je me méfie trop peu et que je suis trop naïve
je prend simplement l'instant dans lequel je me trouve tel qu'il est
je m’immisce dans l’intimité d'une histoire qui me paraît parfois lointaine
je partage un peu de mon temps et renouvelle le moment dans lequel je me trouve
le bord du canal,
le bord
(humide)
du canal dans lequel
la bordure
je m'enfonce
la terre
mouillée
qui flottent à la
autant que les algues
surface lisse
qui piquent
uniquement lorsque
l'on ne sait pas
les feuilles velues
il n'y en a pas tant que ça
autant que la bourrache
du jardin des vacances
un peu sauvage
des orties
qui s'accrochent aux autres
aux reflets
aux reflets
qui font comme
des espaces dans lequel
des profondeurs
tout se double
que l'on disperse à peine
(tout se double)
des choses
cools
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